Interview de Cindy Rodrigues : La Commedia dell’arte

Enfance

Elle se passe en banlieue parisienne d’abord à Saint- Ouen, puis dans le 92 à Villeneuve La Garenne. Je suis fille unique, j’ai des parents plutôt issus de la classe moyenne. J’ai eu une enfance très joyeuse, remplie d’amour, dans laquelle je n’ai manqué de rien.

Le déclic pour le théâtre

Tout à fait par hasard, à l’âge de 10 ans j’ai parlé à ma mère de mon envie de faire du théâtre, et j’ai intégré la compagnie professionnelle pour enfants « Les sales gosses ». J’ai passé un week-end en stage avec eux, à la suite de quoi ils m’ont proposé de passer une audition pour le spectacle « La famille Adams » au café de la gare. J’ai atterri là, dans ce théâtre (entre 1993 et 1995). Nous jouions 2 fois par semaine ce spectacle, et cela a été une expérience incroyable. Par la suite, j’ai commencé à passer des castings, a travailler avec un agent, mais étant assez timide je ne me suis pas tout de suite révélée. Après le collège et le lycée, j’ai décidé d’être comédienne car j’avais toujours cela en tête, et après le bac à l’heure des choix, autant faire ce que l’on aime.

Jouer

Cela permet de s’oublier, d’endosser les habits d’un autre, c’est très ludique, très libérateur. Partager la scène avec ses partenaires c’est comme se retrouver ensemble dans une grande cour de récréation tous les soirs, être dans le plaisir pur, bien sûr avec un souci d’exigence.

Gabriel

Gabriel est une Web-série fantastique qui raconte l’histoire d’un homme d’une trentaine d’années qui communique avec les morts. Elle a été créée par Gwendal Biscueil et Arnaud d’Ancona qui sont devenus de grands amis maintenant. Je les ai rencontrés en 2006 à ma sortie de l’école d’acteurs Claude Mathieu. Après leur sortie de l’Ecole Internationale de Création Audiovisuelle et de Réalisation, ils étaient à la recherche d’une comédienne pour leur premier projet fantastique et horrifique « La maison de neige ». Après m’avoir fait passer un casting, nous sommes partis tourner 10 jours à la montagne. Nous nous sommes tellement bien entendus , autant qu’artistiquement qu’humainement, que l’on ne s’est plus perdus de vue. Gabriel est pour l’instant le projet le plus abouti de ses 2 compères, dans lequel j’ai fait également la sélection des comédiens. Ce sont des réalisateurs très talentueux, j’espère que cela va fonctionner pour eux.

Chanter

Le chant c’est quelque chose qui a mis du temps à être assumé chez moi, ce n’est pas la même chose que de jouer, c’est une mise à nue plus importante. J’ai de plus en plus envie de travailler en tant que comédienne chanteuse, pour mettre le chant au service du jeu d’acteur. Mais cela prend du temps, j’ai encore besoin de travailler et pourquoi pas participer à une comédie musicale…

Clown

Clown j’adore ! Cela me met en joie, je suis revenue à cette pratique par l’intermédiaire d’un stage avec Anne Bourgeois qui est metteur en scène de théâtre, je l’avais déjà abordé avec Isabelle Brochard lors de mon passage à l’école Claude Mathieu. Le nez d’un clown, c’est comme un masque avec lequel on peut tout se permettre, on est complètement protégé et c’est un très bel outil pour qu’un comédien puisse s’y révéler. Je connais bien sûr les Barrios de la Piste aux étoiles, mais dernièrement j’ai fait la découverte de clowns sans nez, « Les Chiche Capon » qui sont à mourir de rire, eux je les adore !

Feydeau

Dernièrement j’ai joué dans la pièce « Un fil à la patte », c’était la première fois que je travaillais sur une grosse comédie et j’ai été surprise par la difficulté de l’exercice, car cela demande beaucoup d’exigence. Le travail de troupe m’a intéressée également à travers la compagnie Hocemo dont je fais partie puisque ce sont des comédiens que j’ai connus à l’école Claude Mathieu, et rien que cela c’est déjà une aventure de camaraderie formidable. Et Feydeau a été pour moi un très bon moteur pour avancer en tant que comédienne par ce que l’on ne se repose jamais, et en même temps il ne faut pas que les spectateurs aient l’impression que les comédiens en "bavent".

Le Petit Poucet

C’est une comédie musicale pour enfants mise en scène par Bernadette Thuriès de la compagnie les 400 zooms, réadaptée, modernisée, puisqu’elle fait un parallèle avec le monde de la télévision, les talks show, la téléréalité. Je joue le rôle du Petit Poucet, un garçon de huit ans. J’oublie mon âge, ma féminité, c’est complètement régressif, c’est très chouette à jouer.

Accordéon

Il faudrait que je m’y remette ! On m’a proposé d’apprendre à jouer de cet instrument pour « Les caprices de Marianne » mise en scène par Sébastien Azzopardi . J’y tenais de rôle de Ciuta, à la base écrit par Musset comme une vieille femme entremetteuse. Finalement nous en avons fait une jeune fille des rues un peu gitane, un peu chanteuse. Et comme c’était un petit rôle, nous avons ajouté une partition chantée accompagnée à l’accordéon suggérée par Thomas Bellorini qui a composé les musiques du spectacle. Cela apportait une belle ambiance de carnaval à travers 4-5 chansons. J’aimerais reprendre l’accordéon, c’est comme un deuxième ventre, cela aide beaucoup pour la respiration et le chant.

Princesse

En ce moment, je mets en scène un spectacle pour enfants « Rose aux bois dormant » qui est une adaptation de «La belle au bois dormant». C’est donc destiné à un jeune public, mais cela ne veut pas dire qu’il y ait moins d’exigence, c’est toujours le côté ludique qui m’intéresse. J’ai déjà travaillé avec des enfants, donc je suis très à l’aise avec cet univers, c’est parfait pour démarrer dans la mise en scène. Ce spectacle va être joué au théâtre La Jonquière à Paris dans le 17è du 15/04 au 25/04/14, puis au théâtre Le Funambule toujours à Paris dans le 18è en Juillet, Août, Septembre, Octobre. Je n’y tiens aucun rôle, je ne fais que la mise en scène car cela apporte aussi beaucoup sur le métier de comédien d’être à cette place, d’avoir du recul. Et si l’envie est toujours là, pourquoi ne pas travailler sur un autre projet de mise en scène, tout est ouvert…

Dédicace de Cindy Rodrigues pour Humanvibes sur "Les 200 répliques les plus drôles du cinéma", éditions First.