La mauvaise hygiène, ce sont aussi les problèmes de peau qui sont récurrents. On fera alors appel à la Bardane, à la Consoude ou à la Livèche pour traiter les inflammations, dartres et autres scrofules …
Les femmes feront appel aux propriétés de l’Achillée, de l’Alchémille ou de l’Armoise pour les problèmes liés aux règles ou à la ménopause …
La germandrée petit-chêne combattait le rhume, la grippe, l’angine, la fièvre, les morsures de vipères et les parasites de l’intestin, mais son heure de gloire viendra plus tard, à la Renaissance, avec la guérison de l’empereur Charles Quint atteint de la goutte !
Cependant, parmi les simples, la panacée c’est la Sauge ! On appellera même la sauge sclarée la « toute bonne » d’où l’axiome de l’école de Salerne qui dit : « Pourquoi mourir si l’on a de la Sauge dans son jardin ? »
Parmi les préparations plus complexes, il faut évoquer la « Thériaque ». Son origine remonte à Mithridate qui cherchait à se prémunir contre les poisons. Au départ constituée essentiellement de plantes, sa composition évoluera jusqu’à 64 ingrédients : le plus important – et surement le plus efficace – l’opium – mais aussi le castoreum, obtenu à partir de la glande à musc des castors qui feront l’objet d’une chasse effrénée, la vipère souvent présente dans les divers mélanges et le bitume de Judée ! Cette préparation était considérée comme si importante qu’à partir du 13ème siècle, les apothicaires durent la préparer sur la place publique, après vérification des ingrédients utilisés. Les pauvres, eux, utilisaient la « petite thériaque » composée uniquement de plantes … mais peut-être moins nocive !!!
Pendant l’épidémie de peste du 14ème siècle, de nombreux vols furent commis dans les demeures des malades. On arrêta 4 voleurs et on fut étonné de les voir en bonne santé ! Afin d’éviter la mort, ils durent dévoiler leur secret, une préparation de plantes macérées dans du vinaigre : principalement rue, lavande, menthe et camphre aux propriétés bactéricides.
Et puis, de tout temps, l’homme a été préoccupé par la vieillesse. Alors, si vous êtes intéressés, je vous conseille « l’eau de la reine de Hongrie ». Cette macération de romarin dans de l’alcool fut très efficace et rendit, à 72 ans, jeunesse et beauté à Elisabeth de Pologne, à tel point que le roi de Hongrie la demanda en mariage !
Les plantes étaient utilisées pour se vêtir. Le chanvre et le lin, qui figurent parmi les plus anciennes plantes cultivées, étaient utilisés pour la réalisation des textiles. La tapisserie de Bayeux est réalisée sur un support de lin.
Trois principales plantes tinctoriales. La gaude (ou réséda des teinturiers) qui donne une couleur jaune. On utilise la tige et les feuilles. Elle était cultivée près des grandes cités drapières. La garance voyageuse parce qu’elle s’accroche partout et donne des tons rouges par sa racine. Citée dans le capitulaire de Villis de Charlemagne , elle est célèbre actuellement à cause du pantalon garance des soldats français en 1914. Le pastel qui donne des tons bleus a été cultivé de façon importante à partir du règne de Saint Louis. Le bleu est utilisé pour les représentations de la royauté et aussi de la Vierge. A la fin du moyen âge, Toulouse devient « le pays de cocagne », du nom des « cocagnes » ces boules de feuilles compactées que l’on mettait à sécher partout. Pourtant, au début du moyen âge, les teinturiers travaillant le pastel étaient regardés avec méfiance : autant il apparaissait normal de produire du jaune avec une plante à fleur jaune, du rouge avec une racine rougeâtre, autant il était inquiétant de produire du bleu avec des feuilles vertes !!!
De nombreuses autres plantes pouvaient être utilisées, par exemple la Solidage verge d’or, l’aspérule odorante ou même l’iris donnant des tons de vert.
D’autres plantes avaient des utilisations spécifiques comme la saponaire, riche en saponine qui fait mousser, elle était utilisée pour laver les moutons avant la tonte. La cardère à foulons était utilisée pour la finition du cardage à la main dans l’industrie lainière. Elle finit sa carrière, au début du 20ème siècle, dans la finition de la préparation des tapis de billard.
A suivre… suite et fin avec la magie !
J.C. Barrandon
Marc / Humanvibes