Parlez théâtre avec Christophe Barbier, journaliste, éditorialiste sur BFMTV, écrivain et vous sentirez tout de suite l'autre passion qui l’anime. Il est actuellement au Festival d’Avignon pour la pièce L’un de nous deux au Théâtre du Chien qui fume. Son dernier ouvrage sur l’auteur Georges Feydeau intitulé Le Monde selon Feydeau aux éditions Tallandier nous donne une vision 360° sur les thèmes favoris du dramaturge. Pour Humanvibes, le rideau se lève sur un homme épris du spectacle vivant et qui le lui rend bien.
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Une réaction par rapport à mon avis « novélisé » sur votre dernier ouvrage Le Monde selon Feydeau aux éditions Tallandier?
Voici l’un de mes fantasmes réalisés ! Rencontrer Georges Feydeau ! Interviewer Georges Feydeau ! En plein exercice d’écriture d’un de ses chefs d’œuvre…. Il faut donc vite composer la suite de cette saynète !
Si Georges Feydeau n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. Pourquoi d’après vous ?
Parce que le rire est le propre de l’Homme, et que ce rire a besoin de compositeurs majeurs. Après Labiche, pour dépeindre les mesquineries des bourgeois du Second Empire, il fallait Feydeau pour portraiturer leurs successeurs de la IIIe République.
Est-ce que l’on peut comparer Georges Feydeau à Jean de La Fontaine, pour son sens aigu de l’observation chez ses contemporains ?
La Fontaine termine ses fables par une morale, afin d’édifier ses lecteurs, comme le faisait Esope. Feydeau ne cherche pas à corriger ses contemporains, il veut juste les décrire, leur tendre un miroir. C’est pourquoi je le comparerais plutôt à La Bruyère, l’auteur des Caractères.
En écrivant votre ouvrage, qu’avez-vous découvert sur l’auteur que vous ne sachiez pas encore ?
Plusieurs choses. La place non négligeable dans son œuvre de l’humour raciste et antisémite. Un trait de l’époque… J’ai appris beaucoup sur ses difficultés d’écriture et sur la place si importante de la peinture dans sa vie.
D’après vous, existe-t-il actuellement des auteurs héritiers de Georges Feydeau ? Et si oui, lesquels ?
Aucun auteur n’a maîtrisé autant que lui le vaudeville et son horlogerie de précision, ni vraiment modernisé ce genre. Jean Poiret aurait pu… Je note quand même La Vérité, de Florian Zeller, une pièce prodigieusement astucieuse sur le triangle mari/femme/amant, une sorte de vaudeville en 3 D. Et pour l’observation du couple, Éric Assous était le digne héritier du Feydeau un peu amer de la fin de son parcours.
Vous dites avoir le trac quand vous montez sur scène. Est-ce de même pour vos interventions à la télévision ?
Non. A la télé, il n’y a pas de public, donc pas de trac. Parfois un peu d’appréhension, quand les thèmes sont sensibles. Et toujours, bien sûr, de la concentration.
Qu’aurait fait Georges Feydeau comme sujet sur les réseaux sociaux ?
Feydeau était féru d’innovations techniques, donc il aurait intégré les réseaux sociaux à ses pièces. On peut imaginer un mari démasqué par un tweet imprudent, ou une épouse chercher un amant postiche sur un site de rencontres…
Dans les pièces du dramaturge, les protagonistes parlent souvent en aparté au public. Imaginons que vous auriez pu faire la même chose pendant une interview de personnalités, maintenant disparues, en remettant la situation dans son contexte : vous interviewez de Gaulle (1890-1970) après son appel du 18 juin 1940 :
Christophe Barbier, à part. – Épatant, ce général, dommage que personne n’entende son message ni ne veuille le suivre… Il est fichu !
Vous interviewez Ernest Hemingway (1899-1961) pour son prix Pulitzer décerné en 1953 pour son roman Le vieil homme et la mer :
Christophe Barbier, à part. – Mais comment fait-il pour tenir aussi bien l’alcool, ce gars ? J’ai bu dix fois moins que lui et je suis déjà ivre…
Vous interviewez Simone de Beauvoir (1908-1986) pour son essai Le Deuxième Sexe en 1949 :
Christophe Barbier, à part. – Je me demande qui est ce type avec un œil qui part en l’air et une pipe, qui n’arrête pas de marmonner pendant que cette dame répond à mes questions !
Vous interviewez Marie Curie (1867-1934) à propos de son prix Nobel de chimie pour son travail sur le polonium et le radium en 1911 :
Christophe Barbier, à part. – Si elle continue comme ça, celle-là, elle finira au Panthéon !
Vous interviewez Marilyn Monroe (1926-1962) pour la sortie du film Certains l’aiment chaud en 1959:
Christophe Barbier, à part. – L’interview de Tony Curtis était quand même bien plus drôle et bien plus intéressante…
Et pour finir cette interview, une question à laquelle vous auriez aimé répondre et que je ne vous ai pas posée ?
Quelle pièce de Feydeau aimeriez-vous mettre en scène si l’on vous en donnait les moyens ? Et avec quels acteurs?
La bande annonce de la pièce de théâtre L’un de nous deux deJean-Noël Jeanneney, avec Christophe Barbier dans le rôle de Georges Mandel, et Emmanuel Dechartre dans celui de Léon Blum. Actuellement au Festival d'Avignon au Théâtre du Chien qui fume.
Bande annonce L’un de nous deux (2019) – Théâtre Montparnasse & Petit Montparnasse – YouTube
Où se situe le Théâtre Le Chien qui fume à Avignon ?
Google Maps – Théâtre Le Chien qui fume – Avignon
Christophe Barbier chez Anne Roumanoff sur Europe 1 en 2017.
Anne Roumanoff (2017) – Christophe Barbier – Europe 1 – YouTube
Comment décrypter une bonne information ? Christophe Barbier convoque "l'infobésité" qui parasite notre regard sur l'actualité.
Bienvenue sur le nouveau Humanvibes depuis le 28/09/24 qui est devenu au fil du temps un média. Le premier site a été créé en octobre 2013 grâce à un ami, Johan, qui m'a soumis l'idée de me lancer et qui m'a apporté son aide technique. Je souhaite vous donner des "vibrations" dans les domaines du développement personnel, de la communication et de la culture. J'espère qu'elles vous permettront de vous enrichir, de vous améliorer dans vos habitudes de travail, et plus généralement dans votre vie au quotidien, tout comme moi à travers la réussite de ce site pour lequel je me suis développé personnellement.
Sachez que votre bien-être et votre réussite passent par le changement, et n’oubliez pas que VOUS ÊTES VOTRE SEUL(E) ATOUT pour faire bouger les lignes dans un monde de plus en plus déshumanisé.
Alors, vibrez, résonnez, partagez, changez !
Bonne lecture !
Marc