Interview des Fills Monkey : sacrés drôles de drums !

Les Fills Monkey au théâtre Alhambra-Paris à partir du 19/09/2021, chaque dimanche à 16h. © Little Bros.

Les Fills Monkey, produits par Little Bros. Productions, reviennent avec leur spectacle « We will drum you » nouvelle version au théâtre Alhambra Paris. Sur Humanvibes, une interview du célèbre duo menée tambour battant !

Quel a été le déclencheur* qui vous a donné envie de vous produire sur scène ?

Sébastien – Il faut remonter très longtemps en arrière ! On a quitté l’école un petit peu avant la fin d’un cursus normal. Avant de se rencontrer avec Yann, nous avions commencé en étant ados à nous produire dans de toutes petites salles, monter sur scène était déjà une activité à part entière.

Yann – Nos pères sont musiciens, et cela nous a permis en étant jeune d’avoir un contact avec la scène.

Lequel de vous deux mène l’autre à la baguette* ?

S – Dans la vie et dans le spectacle, nos rapports sont complètement inversés. Sur scène, c’est Yann qui me mène à la baguette… [Rires.]

Y – Sébastien a soulevé le fait que nos personnages s’inspirent un peu de nos vies personnelles, mais on s’amuse aussi à jouer des rôles de composition dans notre spectacle. Ce qui est certain, c’est que nos deux personnages sur scène ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre. Quand l’un de nous prend le dessus, c’est pour que l’autre en rajoute et ainsi de suite tout en étant complémentaires. Il n’y en a pas un qui est meilleur que l’autre.

S – À part moi ! [Rires.]

Les Fills Monkey dans la belle salle du théâtre André Malraux de Gagny en pleine répétition © Marc Bélouis

Aucun de vous n’est donc un tirant* vis à vis de l’autre ?

S – Un « tirant » ! Oh là là, ça va loin ! C’est l’interview la plus originale que l’on ait jamais eu ! Il faut me répéter la question, parce que je me concentre trop sur les jeux de mots. [Rires.]

Donc, aucun de vous n’est un tirant* vis à vis de l’autre ?

S – Pas tout à fait ! Cela fait 15 ans que l’on travaille ensemble, nous avons tous les deux de bons caractères, nous sommes à 50-50, il n’y en a jamais un qui a plus de pouvoir sur l’autre. Mais dans le spectacle, parfois Yann prend le contrôle et puis tout à coup c’est moi vis à vis de lui. On peut dire que nous sommes tous les deux le « tyran » de l’autre, mais aussi amour de l’autre ! À l’arrivée tout s’équilibre. Ce projet ne peut qu’exister parce que nous ne pouvons pas nous passer l’un de l’autre ! [il insiste] On ne peut se passer l’un de l’autre. Sans moi, Yann ne peut rien faire et… [un ange passe] Non, c’est évidemment dans les deux sens ! [Rires.]

Qu’avez vous fait pendant le break* que la pandémie a imposé ?

Y – Comme tout le monde, on a trop mangé, on a pris l’apéro un peu tous les jours ! [Rires.] J’ai fait beaucoup de sport, mais cela ne m’a pas empêché de grossir… Cela a été difficile pour les Fills Monkey, qui sont tellement ancrés dans le live avec une identité sur scène bien définie. Se produire sur Internet, cela n’a pas été le plus facile, d’autant plus que nous n’étions pas confinés dans la même ville. Donc on a profité pour se consacrer à des choses persos. Sébastien, sous le nom de Célestin, est sur un projet avec des titres pour une sortie prochaine de son second album, et moi sur un projet de chansons pour enfants qui s’intitule Tonton Banane. Comme tout à chacun, on a regardé un peu notre montre, et prié pour que l’activité reprenne le plus rapidement possible.

S – Et puis nous avons écrit une nouvelle version du spectacle. On a quand même réussi à travailler ensemble pour pouvoir présenter pour la première fois quelque chose de nouveau. C’est ce que l’on verra ce soir au théâtre André Malraux de Gagny, avant la salle parisienne de l’Alhambra à partir du 19 septembre.

Votre spectacle s’intitule « We will drum you ». Vous sortez carrément la grosse caisse* ?

Y – La référence à Queen est plutôt très claire. Drum pour ceux qui ne le savent pas, c’est la batterie…

S – You, c’est le public.

Y – Voilà, nous allons batterifiez les spectateurs ! [Rires.] Dans la version précédente, nous faisions appel à des écrans géants, c’était une énorme machinerie. On a fait du consulting avec des spécialistes de la vidéo où l’on s’est produit, en Allemagne, Montréal, New-York….Tout ça pour revenir finalement au même endroit : tous les deux dans un local, avec nos idées, notre petite tambouille. On a retiré toute cette contrainte technique qui nécessitait autour de nous trop de personnes. Nous sommes revenus sur une mise en scène comme celle de notre tout premier spectacle, avec une équipe bien soudée, un packaging bien rôdé qui fonctionne parfaitement. On se retrouve beaucoup plus dans cette version qui est plus musicale, aussi.

Les Fills Monkey s'échauffent ! © Marc Bélouis

Pendant un spectacle, est-ce qu’il vous arrive de faire des coquilles*» ?

S – Jamais, pourquoi ? Une coquille, il faut le dire, c’est ce qu’on appelle un pain ou une erreur. C’est vrai que Yann en fait de temps en temps… [Rires.]

Y – L’avantage avec les Fills Monkey, que l’on fasse un pain, une coquille ou une erreur, en général les spectateurs ne le voient pas, ou ils pensent que c’est fait exprès ! [Rires.]

S – Ce sont aussi nos personnages parfois qui font des erreurs…

Y– Nous avons aussi l’avantage de nous connaître depuis une quinzaine d’années et une erreur n’est jamais trop mal vécue, au contraire. Elle permet de rebondir sur scène, de lâcher la rambarde du spectacle qui est très écrit, ce qui ne nous empêche pas de faire des impros et de s’amuser.

À taper sur vos instruments comme des fous, cela ne vous déclenche t-il pas des rototoms* intempestifs ?

Y – Des rototoms intempestifs ? [Rires.] Non ! On a un régime alimentaire qui fait qu’avant de monter sur scène, en général, nous ne mangeons pas. Nous faisons attention à ça comme le font les sportifs.

Est-ce que dans la vie de tous les jours, vous maintenez le groove* énergique que l’on retrouve toujours sur scène dans vos spectacles ?

Y – Oui ! Nous sommes à l’image de ce spectacle. Dans la vie, nous sommes actifs, voir hyperactifs ! Malgré tout nous sommes peut-être plus posés en vieillissant, car au début on a connu des années très Rock'n’Roll ! [sérieux.] C’est plutôt le spectacle de la maturité, j’ai envie de dire. [Rires.]

Site Rim Shot & Ghost Note de Fédréric FR[ed]C qui partage sa passion pour la batterie d'où est issu le lexique ci-dessous :

*Le déclencheur est un élément de l’acastillage de la caisse claire qui permet d’actionner le timbre pour qu’il vibre, c’est à dire de le tendre pour qu’il vibre contre la peau de résonance.

*On utilise les baguettes pour frapper les fûts, les cymbales et tous les autres instruments à percussion.

*Le tirant est une vis plus ou moins longue qui permet de tendre la peau sur les fûts pour l’accorder.

*Le break (ou coupure en français) est un intermède qui interrompt le flux d’un morceau.

*La grosse caisse est un des éléments principaux du set de batterie. C’est aussi le fût le plus volumineux et celui qui présente le diamètre le plus important.

*La coquille est une pièce métallique (ou quelques fois en bois ou en matière plastique) fixée sur le côté des fûts et qui reçoit les tirants.

*Le rototom est un instrument à percussion inventé par la marque REMO à la fin des années 1970. Il dispose d’une seule peau et est dépourvu de fût.

*Le groove s’applique avant tout à un rythme régulier et dynamique mais qui possède un petit plus qui donne envie de danser, de battre la mesure, de taper du pied…

Propos recueillis le 10/09/2021

Et pour aller plus loin :

L'interview du "Tac au Tac" des Fills Monkey sur Humanvibes

Où se trouve l'Alhambra théâtre ?

Alhambra – Théâtre Music Hall – Google Maps

Dédicace des Fills Monkey pour Humanvibes sur la partition de batterie Treasure de Bruno Mars.