Faut-il se précipiter pour aller voir le film « Les Proies » ?
C’est la première fois – et peut-être pas la dernière – que nous conseillons sur Humanvibes DE NE PAS faire quelque chose, étant entendu que tous les goûts sont dans la nature. Mais ici, nous avons beau être bon public, nous estimons qu’il y a des limites à ne pas franchir.
Je veux parler du film « Les Proies » de Sofia Coppola, remake d’un film de Don Siegel en 1971 avec Clint Eastwood. Il ne suffit pas d’avoir un bon scénario pour réussir un long métrage, encore faut-il bien l’exploiter avec de bons dialogues et une bonne mise en scène.
Cela fait 4 ans que la fille de son père n’avait pas sorti de film, et elle aurait mieux fait de s’abstenir encore un peu avant de s’y mettre. Encore en « mode grasse matinée et coucher à pas d’heures » elle a dû mettre l’énergie qui lui restait à penser au casting, avant de se remettre en position de chien de fusil et de retombée dans les bras de Morphée. Pourtant Cannes lui a fait un triomphe, j’y reviendrai plus bas…
Jugez-en plutôt :
Sofia Coppola a la réputation à priori de faire des images léchées et originales. Là où Terrence Malick en 1998 dans « La Ligne Rouge » avait su mettre en opposition la nature humaine de l’homme et la nature par des plans homériques, la réalisatrice nous abreuve d’images d’arbres parsemées de brouillard pour faire jolie, mais sans aucun lien avec la psychologie des personnages qui n’est absolument pas développée.
Le casting : prendre des stars c’est une chose, mais les faire jouer comme une bande de comédiens amateurs en surjouant les effets, c’en est une autre. Grâce à ce film, je sais maintenant que Nicole Kidman sait relever le sourcil quand elle est inquiète, et dieu sait qu’elle l’est pendant toute la durée du film ! Colin Farrell est loin du charisme de Clint Eastwood, Et la pauvre Kirsten Dunst qui porte ici la misère du monde sur ses épaules, m’a beaucoup affecté. Mais en réfléchissant bien, je lui donne des circonstances atténuantes (quand on aime, on est prêt à tout).
Car j’ai enfin trouvé une explication du pourquoi de sa présence incongrue dans ce film.
Kirsten se trouvait en 2024, et jouait gentiment à Jumanji avec des amis, tout en jetant un de ses jolis yeux sur la finale du 100 mètres aux jeux Olympiques à Paris. En découvrant l’indice « Prends garde où tu mets les pieds à présent. Dans une terrible galère tu te trouveras. Un 5 ou un 6 t’y emmènera » , elle fît l’erreur de ne pas se concentrer pour lancer les dés. Malchanceuse, ma chouchoute fît un 5 et se retrouva propulser dans le passé en 2016 sur le plateau du film « Les Proies ». Il a donc fallu jouer son rôle malgré tout, ce qui explique le long du film sa non présence et un embarras évident à dire des répliques n’ayant ni queue ni tête. Sauf une seule non écrite dans le script, dont je comprends mieux maintenant son importance cruelle avec le recul !(voir BA en page d’accueil).
Répondant à Colin Farrell qui lui demandait ce qu’elle désirait le plus au monde, au lieu de dire : « Une choucroute de la mer et une bonne bière » Kirsten lui lanca en le suppliant : » Qu’on m’emmène loin d’ici ! » Seule scène criante de vérité, qui déclencha chez Sofia de grosses larmes, tant et si bien qu’elle conserva la scène. Bon sang mais c’est bien sûr ! me dis-je, cette phrase est très lourde de sens, car l’actrice disait la vérité en souhaitant rentrer chez elle en 2024 ! Elle voulait quitter ce plateau au plus vite et retrouver les siens, et accessoirement voir la suite des Jeux Olympiques ! Depuis l’actrice erre comme une malheureuse âme en peine en cherchant par tous les moyens à revenir dans le futur et connaître enfin le vainqueur du sprint de 100 mètres, sans succès pour l’instant… Quand on pense qu’elle a dû faire la promotion du film en allant à Cannes, c’est horrible ! Courage Kirsten, ton Marcounet n’est pas loin ! Enfin pas loin, au moins sur cette terre…
Normalement sur un tournage, les réalisateurs s’entourent de spécialistes et d’experts pour les conseiller afin d’éviter des erreurs flagrantes qui pourraient nuire à la crédibilité de leurs films. Manquant de jugeote, Sofia Coppola n’a pas jugé bon d’engager un kiné dans l’équipe ! Résultat, quand Colin Farrell marche avec une canne pour soulager sa jambe gauche, il l’a tient du…coté gauche pardi ! Mauvaise pioche, ceux qui se sont cassés une jambe savent qu’il faut la prendre du côté opposé à la jambe meurtrie pour prendre appui. Mais la reine Sofia a dû faire l’impasse sur la partie budget du spécialiste…
Je retirerai 2 phrases de Colin Farrell et de Sofia Coppola lors des interviews :
Colin Farrell sur Allo Ciné – « Parfois certains remakes sont plus originaux que des films originaux. » Colin, un conseil, arrête le Beaujolpif. Si tu savais lire entre les lignes, tu ne te serais pas trouver sur ce projet, à moins que l’on t’ai fait une blague en caméra cachée pour l’émission d’Arthur !
Sofia Coppola sur Allo Ciné – « Mon père a été un mentor merveilleux. » Ici, il faut incriminer le traducteur stagiaire faisant une faute. Il fallait lire « Mon père a été un menteur merveilleux. » Il faut donc comprendre que son père lui a fait croire qu’elle était une réalisatrice de génie, alors que sur ce coup là, elle s’est plantée. (Virgin Suicides confirmant la règle du « Une fois n’est pas coutume »)
Pour moi, Sofia Coppola a dû tourner 2 versions du film « Les Proies » (c’est vraiment l’impression que j’en ai eue après l’avoir vu). Et je tente une explication ! Une version où le personnage de Colin Farrell est gentil et poli comme un bisounours, et l’autre méchant comme dans un film de… méchant. Mais c’était sans compter un monteur stagiaire, cousin du traducteur, qui s’est mélangé les pinceaux dans les rushs en assemblant ici et là les 2 versions en 1 seule pendant que Sofia mangeait son big Mac au McDo du coin. Résultat, l’ambiance du film est mal fichue ne sachant pas si Colin Farrell est un psychopathe avéré, ou un gentil gendre ascendant Michel Drucker. Sofia, s’apercevant de la bourde à une semaine du Festival de Cannes, n’a pas eu le temps de remonter le film et n’a rien dit, mais a eu le toupet d’estampillé son film en « thriller », et à remonter à la va-vite une bande annonce flippante pour faire genre et tromper son monde. Et les membres du jury sont tombés dans le panneau en lui attribuant le prix de la mise en scène 2017 en criant au génie ! Merci qui ?
Enfin, je vois dans le titre « Les Proies », une ironie non dissimulée, car ce sont bien les spectateurs qui sont jetés en pâture en payant 9.5€ pour aller voir ce gloubiboulga ! De qui se moque t-on ?
Marc / Humanvibes
PS : Pour se remettre de nos émotions, vous trouverez ci-dessous une BA du film « La Ligne Rouge(1998) » de Terrence Malick avec la chanson God Yu Tekem Laef Blong Mi, titre à l’ambiance mélanésienne qui accompagne le long-métrage, et qui fait du bien au corps et au cœur.
ByWayofBeautyDotCom – Jisas Yu Holem Hand Blong Mi (The Thin Red Line) – Youtube
Et puisque j’ai évoqué Francis Ford Coppola, je vous signale le fabuleux documentaire » Hearts of Darkness(1991) » qui est un making of sur » Apocalypse Now(1979) » qui passera à la suite de la diffusion du film sur Arte, dans la nuit de dimanche 17/09 à lundi à 00h10.
Ci-dessous un extrait en VO.
Yohanes Christian R Yohane – Behind the Scenes of Apocalypse Now(1979) – Youtube
Marc / Humanvibes