L’interview sans détour sur Humanvibes permet aux personnalités de faire des confidences et de se livrer davantage. C’est avec plaisir que Gabriel Levionnois, chef cuisinier et fondateur du restaurant Au P’tit Café à Nouméa, s’est confié bien volontiers lors de cet exercice d’introspection !
Votre état d’esprit du moment ?
En mutation. En tant qu’activiste pour la transition alimentaire, je me sens totalement impuissant après 10 années d’investissement sans relâche. Je veux continuer à œuvrer sans me consumer.
L’expression qui vous caractérise ?
Je mange, je cuisine, donc je suis.
Votre message pour ceux qui débutent dans la profession ?
Appuyez-vous sur vos sensations, surtout quand on fait le vide. Faire le vide dans sa tête est un très bon assaisonnement ! Comme la faim, c’est la meilleure conseillère pour imaginer les recettes.
Adolescent, ce que vous aviez envie de faire plus tard ?
Cuisinier et aquaculteur.
Un week-end d’enfance ?
La chasse sous-marine le matin, et une compétition de judo l’après-midi.
La dernière fois où vous vous êtes dit que vous aviez de la chance ?
Hier matin, je suis allé chasser au bord de la plage… C’était un festival animalier ! Tortues, requins, raies, poissons de toutes sortes, coquillages sept doigts, un petit dugong à portée de main et la promesse d’un sashimi de seriole qui sera partagé pour le réveillon de Noël.
Le défaut que vous aimeriez gommer ?
L’impatience.
Votre journée type au travail ?
En tant entrepreneur social je n’ai pas de journée type. Je peux aussi bien commencer au marché pour acheter des ingrédients pour une cooking class dans une école, être en rendez-vous avec les institutions pour travailler sur des mesures incitatives pour les cantines, tourner une émission culinaire, déjeuner avec le conseil d’administration de Pacific Food Lab, développer un projet sur la base alimentaire avec la community manager de Pacific Food Média et finir par une visio avec des scientifiques sur le vaste sujet de la transition alimentaire.
Votre prochain challenge ?
Augmenter la visibilité de Pacific Food Média. Je viens de finaliser la construction de ma cuisine connectée Uma Kitchen Studio et les jardinières urbaines en tandem. Je suis prêt pour 2025 !
La musique qui vous transporte ?
Celle que joue mes 2 filles dans leur atelier musical. Il s’agit du titre « The man who sold the world » interprété par Nirvana. Ça me parle en ce moment. Elle aurait pu s’appeler « The man who ate the world ».
La chose à laquelle vous ne dérogerez jamais ?
Le goût d’un plat, d’une relation, d’un projet.
Votre talent caché ?
L’intuition. Le ressenti. J’évite d’en parler.
Les personnes qui vous inspirent ?
Mes enfants, mon oncle pour les enseignements polynésiens, mon copain Laurent Calleja entraîneur de judo, Julien Lebreton en agroforesterie, le vieux sage Kanak Billy Wapotro, mon amie le professeur Tracy Berno de l’Université Technologique d’Auckland, le chef William Ledeuil de Ze Kitchen Galerie et tant d’autres…
Ce qu’il faut faire pour attirer votre attention ?
Être unique en son genre, singulier, authentique, partager ses sensations et offrir un autre regard sur la vie dans la simplicité.
Ce que vous allez faire dans 5 minutes ?
Aller faire un tour dans mon jardin, et écouter ce qu’il s’y passe…
Propos recueillis le 23/12/2024
Et pour aller plus loin :
Les récifs préservés d’Entrecasteaux au parc naturel de la mer de Corail en Nouvelle-Calédonie, où Le photographe Alexis Rosenfeld est l’un des rares à être autorisé à explorer cette zone extrêmement protégée.
Gabriel Levionnois aime transmettre ses connaissances, et éduquer la jeune génération à la cuisine.
En 1994, lors du MTV Unplugged à New-York, le groupe Nirvana, reprenait la chanson de David Bowie, « The man who sold the world » sortie en 1970 dans son 3è album éponyme.
Marc / Humanvibes
