Sufjan Stevens / Carrie & Lowell (2015)

Dans cet album enregistré sans basse, ni batterie, le musicien égrène ses souvenirs concernant sa mère Carrie, malade, bipolaire, dépressive et alcoolique. Il évoque aussi son beau-père, Lowell, avec qui il finira par créer sa maison de disques "Asthmatic Kitty Records" . Sufjan Stevens sera présent auprès d'elle lors de son récent décès d'un cancer de l'estomac.

Un album aux nappes ambient, minimaliste, avec une voix emplie de douleur rehaussée par des choeurs magnifiques et gracieux. Quelques chansons délicates de cet album vous permettront de vous faire une idée. Cela donne "4th Of July", ou "Should Have Known Better" pour ne citer qu'elles. Je vous conseille aussi d'écouter nombre de ses productions comme "Michigan", "Seven Swan", "Illinoise", plus folk qui méritent le détour, avec des chansons tantôt accompagnées comme des fanfares, ou plus intimistes au banjo ou au piano. Retour aux années 60 avec "All Delighted People" aux sons sortis de Woodstock et le presque cantique Djoharia qui dure pas moins de 17 minutes avec un solo de guitare digne de Jimmy Hendrix ou de Carlos Santana.

Egalement le très original "The BQE" (The Brooklyn-Queens Expressway) qui est un projet que nous qualifierons de "multimédia" à propos d'une bretelle d'autoroute ! La musique y résonne comme une mélodie d'un moteur V8 d'une belle américaine. Il a même édité 2 albums de reprise de chants de Noel, "Songs For Christmas", que je ne manque pas d'écouter en fin d'année comme un passage à niveau obligatoire, mais sans danger, vers chaque nouvelle année.

Bref, si j'étais un artiste français, je demanderais à Sufjan Stevens de me composer des chansons, car ce multi-instrumentiste a du talent à revendre.

Should Have Known Better