Interview de Michel Bussi : Abracagatha !
Après de nombreuses recherches – STOP – Ai enfin trouvé roman avec fin encore plus diabolique que "Les dix petits nègres" d'Agatha Christie – STOP – C'est dingue – STOP – Il s’intitule "Au soleil redouté" de Michel Bussi – STOP – Paru le 06/02/20 aux Presses de la cité – STOP – Ai réussi à lui parler le mois dernier – STOP – auteur plus machiavélique que la reine du crime – STOP – Je répète – STOP – auteur plus machiavélique que la reine du crime – STOP – Vient de mettre en ligne son excellente interview sur Humanvibes – STOP – Ai l’impression curieuse d’être suivi – STOP – Si jamais je venais à disp…
Pour information, cet entretien a été réalisé le 10/02/20.
Au soleil redouté – Michel Bussi – Presses de la Cité
Michel Bussi bonjour. Vous venez de sortir votre dernier roman "Au soleil redouté" aux éditions Presses de la Cité. Vous y revisitez formidablement bien l’ambiance des romans d’Agatha Christie . Que diriez-vous à la reine du crime si elle vous demandait en quelques mots de lui résumer votre ouvrage ?
Je lui dirais que mon roman est un huis-clos qui se déroule sur un île, avec la possibilité d’avoir de nombreux coupables, mais de proposer aux lecteurs le défi de ne pas avoir pensé à la fin au moment où je la révèle.
Étant enfant, vous adoriez les romans de la bibliothèque rose et verte, notamment ceux d’Alice Détective. Est-ce pour cette raison que l’on retrouve souvent des héroïnes féminines dans vos romans ?
Non, je ne pense pas que ce soit pour cette raison…Les romans d’Alice n’étaient pas sophistiqués et assez convenus sur le plan psychologique, mais c’est vrai, bien construit d’un point de vue du suspense. Mes personnages féminins sont là pour donner une dimension beaucoup plus psychologique, charnelle et d’émotion.
Justement, cette mise en avant des femmes dans vos romans implique t-il que vous avez le sentiment qu'elles sont plus volontaires, plus tenaces, à se sortir de situations difficiles que les hommes ?
Pour se sortir de situations difficiles mieux que les hommes peut-être pas…Mais plus volontaires oui ! Et plus passionnées en quelque sorte. Je pense que, nous les hommes, allons davantage jouer sur une corde cynique, violente, toujours liée à l’action. Pour les romans psychologiques, avec les femmes il est plus intéressant d’explorer leur côté romanesque et plus cérébral que l’on ne retrouve pas forcément chez les hommes.
Le lieu de votre dernier roman "Au soleil redouté" se déroule aux îles Marquises en Polynésie française, vous y avez passez une semaine pour vous documenter. Quels ont été vos axes de recherches ?
En fait, rien de particulier. J’ai visité l’île avec ou sans guide en m’imprégnant de son atmosphère et de ses parfums. J’avais déjà une idée précise de mon histoire, donc je savais précisément ce que je voulais faire en terme de lieux, mais j’ai pris beaucoup de notes sur le décor…
Avez-vous une anecdote amusante à nous livrer concernant votre séjour ?
Oui ! Par rapport à la scène qui inaugure le roman où il est question de poissons qui dorment à cause d’un poison. Je me suis renseigné sur place et effectivement ce poison existe bien, alors que je ne pensais pas en trouver de la sorte. C’était parfait, je trouvais que cela collait parfaitement alors que j’avais posé la question presque au hasard !
Le tatouage est né aux îles Marquises, en avez-vous profité pour vous faire tatouer ?
Non non, non, je ne suis pas tatoué ! C'est quelque chose qui est en rapport avec le corps qui ne m’attire pas spécialement, et en plus je suis relativement poilu. [Rires.] Donc pas de tatouage !
Jacques Brel et Paul Gauguin sont enterrés aux îles Marquises, quelles relations entretenez-vous avec ces artistes ?
Avec Gauguin rien de particulier, si ce n’est que j’ai adoré redécouvrir sa vie notamment celle passée aux îles Marquises. Avec Brel c’est différent. C’est un chanteur qui m’a beaucoup marqué, et qui fait partie des très grands artistes qui figurent de plain pied dans la littérature et la poésie. Brel au-delà des chansons, de l’interprète et de son œuvre, c’est avant tout ses textes qui sont marquants – je les ai lus très jeune. Je pense pouvoir dire que mon style d’écriture a été inspiré par Brel, notamment parce que l’on retrouve dans mes romans cette même mélancolie, ce côté un peu désabusé, et cette capacité de passer du rires aux larmes.
Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce roman qui a une structure sous la forme d’un journal. Est-ce qu’il ressemble point par point à ce que vous aviez imaginé au départ ?
La structure n’ a pas bougé, j’avais une idée précise. Mais il y avait des choses qui ne fonctionnaient pas, en particulier le personnage de Maïma qui parle à la première personne. Cela m’a amené à beaucoup tatônner pour arriver au résultat final.
On retrouve souvent de la couleur bleue dans les illustrations de vos couvertures de vos romans. Le bleu est symbole de la vérité, comme de l'eau claire et limpide qui ne peut rien cacher. Est-ce finalement comme vos romans à suspense où la vérité finit toujours par éclater au grand jour dans un final étourdissant ?
Je n’avais pas fait le rapprochement…Le bleu est souvent lié à des décors marins ou au ciel. Après il peut y avoir en effet dans mes romans cette symbolique de la couleur bleue qui renvoie à la vérité, mais beaucoup plus en lien avec l’horizon, l’inconnu, l’ailleurs, le voyage…
Agatha Christie a eu un énorme succès avec sa pièce à huis-clos "La souricière" . Vous verra t-on un jour vous aussi écrire une pièce de théâtre à suspense ?
Ah c’est quelque chose que j’adorerai faire !! Je trouve que les pièces policières fonctionnent très très bien, il faudrait que j’ai le temps de m’y mettre, c’est un univers que je connais peu finalement.
Dans vos romans vous avez exploré nombre de lieux sur terre, vous êtes aussi un spécialiste de la géographie électorale, certes, mais géographie quand même. Avez-vous pensé à écrire un roman qui se passerait, pourquoi pas sur la Lune ou sur Mars ?
Pourquoi pas ? Il y a de la littérature brillante comme celle de Bradbury sur le sujet. Il faudrait trouver une idée originale qui me permette de le faire, on peut très bien imaginer un huis clos dans l’espace qui fonctionne parfaitement, un peu comme dans la série des "Alien" avec un tueur qui décime l’équipage…
Comme résolutions pour 2020, vous avez souhaité dans une vos vidéos faire un peu plus de sport et d’être plus présent sur les réseaux sociaux. Qu’en est-il exactement ?
Ah oui, je pense que j’exprimerai la même résolution en 2021 ! [Rires.] Je fais quand même du sport et je suis présent sur les réseaux sociaux, après je ne dirais pas que je suis d’une assiduité folle à respecter mes résolutions, ce qui fait bien rire mes amis !
Une question à laquelle vous auriez aimé répondre et que je ne vous ai pas posée ?
Ah oui…Est-ce que la structure et la résolution de mon roman ont déjà été utilisées ? A ma connaissance, non. Mais j’attends qu’un lecteur me signale si cela a déjà été fait ou pas…
Michel Bussi, merci.
Merci à vous.
Propos recueillis le 10/02/20
Et pour aller plus loin :
Dédicace de Michel Bussi pour Humanvibes
MB(2020)
Humanvibes vous recommande "Au soleil redouté" de Michel Bussi aux Presses de la cité
http://www.humanvibes.com/content/humanvibes-vous-recommande-au-soleil-redoute-de-michel-bussi?ck=
Interview du "Tac au Tac" de Michel Bussi sur Humanvibes
http://www.humanvibes.com/content/interview-du-tac-au-tac-de-michel-bussi?ck=
Site de Michel Bussi
Michel Bussi dans l'émission "De quoi j'me mèle"
De quoi j'me mèle(2020) – YouTube
Les îles Marquises, voyage au bout du monde
Histoires d'îles(2010) – Les Marquises -YouTube
Marc / Humanvibes
Publié le 19/03/20
