Interview de Saty Djelass : La voix du coeur !
Saty Djelass – Crédit photo © Fab Majin Photography
Saty Djelass sort son premier album intitulé "Alcyon" en décembre, et cela fait partie de l’un des évènements musicaux de cette fin d'année 2020 ! De l’excellente pop-afro avec des arrangements stylés en perspective ! Auteur, musicien, chanteur à la voix sans artifices, ce fan de Michael Jackson nous montre tout son talent.
Sur Humanvibes, il nous répond avec une grande fierté et émotion. Ah oui, j’oubliais ! Saty Djelass est le frère aîné de Maître Gims et Dadju…
Saty Djelass, bonjour.
Bonjour !
Quel est ton état d’esprit à trois mois de la sortie de ton album "Alcyon" le 11 décembre prochain ?
Écoute, c’est un projet important. J’ai vraiment hâte de sortir cet album.
" Là-bas, tout le monde attend mon album " Saty Dlelass
Pourquoi l’avoir intitulé "Alcyon" ?
Alcyon, c’est le nom que l’on donne au phénix. Pour moi ce nom est très symbolique en rapport avec la renaissance. À titre personnel, cet album représente un renouveau…
En République Démocratique du Congo dont tu es originaire, j’imagine que l’on attend cette sortie avec impatience !
Là-bas tout le monde attend mon album, même le président ! Tu sais, nous sommes les fils de Djuna Djanana, le précurseur de la rumba congolaise, c’est juste ça ! Il est issu du célèbre groupe "Viva la musica" au côté de Papa Wemba, qui est aussi une grande figure emblématique. Les générations suivantes ont suivi, c’est comme ça que l’on me retrouve à faire de la musique avec mes frères, Gims, Dadju etc. Mais du coup, cela me met une très grosse pression ! [Rires.]
Comment s’est déroulé la production de cet album ? Avec qui as-tu travaillé ?
J’ai travaillé avec mon père, mes frères, et des beat makers comme Mounir Maarouf, MstaR, Aslam, je les cite seulement tous les trois car ce sont eux qui ont le plus participé à la création de cet album, mais il y encore beaucoup d’autres personnes avec qui j’ai collaboré.
En quelques mots, comment le définirais-tu ?
Je sors un album que je qualifierais de pop-afro, c’est vraiment un son nouveau !
Tu es un musicien accompli, joues-tu des instruments ?
Je joue de la batterie, grâce à un pote qui me l’a apprise, et je joue aussi un peu de piano.
Et sur l’album tu joues de la batterie ?
Oui, oui, j’en ai joué sur quelques titres.
Et sur scène ? Tu fais du chant et de la batterie comme Phil Collins ?
Non ! [Rires.] Sur scène je vais chanter uniquement. Mais Phil Collins est l’un des mes artistes préférés, J’aime beaucoup ce qu’il fait.
Comment composes-tu ? Tu commences par les paroles ou la musique ?
Je vais te dire un truc. Moi, je compose toujours en faisant du "yaourt" ! Je pars d’une mélodie comme "nanana nanana" et après on écrit les paroles dessus. Ce sont les beat makers qui fournissent ce que l’on appelle les prods, c’est la base instrumentale. Ce sont eux qui me donnent l’inspiration, tout part de là.
" À la base, on kiffait Versailles ! "
Saty Djelass
Tu aimerais écrire pour d’autres artistes ?
Mais j’écris déjà pour des jeunes chanteurs.ses qui ont beaucoup d’avenir !
Tu as tourné à Versailles avec ta compagne et manager Zoé Duvauchelle pour le premier clip de l’album "Juste une danse". Pourquoi avoir choisi ce lieu, parce qu’on y dansait beaucoup à l’époque !
À la base, on kiffait Versailles ! L’histoire de France, la Renaissance, tout ça m’intéresse. Versailles, c’est beau et on voulait une arrivée grandiose ! En fait, nous devions tourner sur deux jours, mais le début du tournage est tombé la veille du confinement ce qui fait que l’on n’a pas tourner tout ce que l’on voulait, c’est dommage ! Donc, on s’est adapté. On l’a remanié un peu avec l’histoire du marquis et de la marquise. C’est vrai que l’on dansait beaucoup à Versailles, je pourrais dire que j’ai été Louis XIV pendant la durée d’un clip ! [Rires.]
Quel est le titre que tu as choisi pour ton prochain clip, et où sera-t-il tourné ?
Ce sera celui qui s’appelle "Maria", c’est la représentation de la Vierge Marie. On va tourner prochainement à Monaco, et du côté des îles de Porquerolles.
" Mon but, c’est de "prendre" l’Afrique, tu vois. "
Saty Djelass
Tu fais de la pop-afro, as-tu déjà pensé à la scénographie de tes prochains concerts ?
Oui, bien sûr. Aujourd’hui plus personne ne fait de la pop-afro. Même de la pop, plus personne n’en fait ! À part Johnny Halliday, qui me faisait rêver, mais il n’est plus là ! Moi aussi je recherche le son de la pop, et sur scène on retrouvera les titres de mon album qui est un peu une introspection personnelle. Il y aura des séquences théâtrales de la vie quotidienne jouées entre deux titres, et derrière tout cela, il y aura des danseurs.ses locaux.
Et où cela se passera-t-il ?
Nous devions faire un concert à Kinshasa en octobre, mais la date a été décalée. On ne sait pas encore quand on le fera. Mais ce sera un très grand concert ! Mon but, c’est de "prendre" l’Afrique, tu vois. En RDC, je tourne en boucle sur les radios ou à la télé 24 heures sur 24 ! Je fais un carton ! Nous sommes cinq frères qui chantons, nous sommes une famille qui est considérée comme les Jackson Five français ! C’est énorme ce qui se passe en RDC, et le président nous soutient à 100 % ! On a reçu des vidéos de grand-mères qui dansaient sur le titre "Juste une danse" dans les rues de Kinshasa avec beaucoup d’enfants autour d’elles, ma musique est très fédératrice.
Y aura-t-il des feat. ?
Oui, il y en aura avec avec mes frères., Gimms, Dadju…
Et des feat. féminins peut-être ?
Bien sûr ! Daphné Belhanda par exemple, et d’autres qui seront peut-être aussi présentes sur l’album, on essaye de mettre ça en place, ce sera la surprise !
Tu dis que tu as été très influencé musicalement par Michael Jackson qui a dit un jour : quels que soient vos idéaux, vous pouvez devenir ce que vous voulez devenir. Et toi, es-tu devenu ce que tu voulais devenir ?
Oui, aujourd’hui je le suis ! Je vois ce que Michael Jackson voulait dire, il avait raison. Malgré les difficultés, j’ai suivi ma route. Mais pour ça il faut s’accrocher et toujours croire en toi, c’est important !
C’est essentiel pour toi de transmettre quelque chose qui te guide, par le biais de tes actions avec ton épouse dans différents engagements caritatifs ?
Absolument. Je suis très impliqué dans un combat pour aider les Shegués en RDC…
C’est à dire ?
Je t’explique. Les Shegués sont des enfants et des adolescents abandonnés dans la rue que l’on accuse injustement de sorcellerie pour s’en débarrasser. Moi, je ne veux plus voir ça ! Tout le monde les pointe du doigt, ils sont obligés de survivre dans des conditions abominables, sans éducation, sans rien, et la plupart tourne mal. Du coup, tout le monde leur tombe dessus. Notre combat, c’est d’essayer d’éduquer la population pour éviter ça. Malheureusement dans notre pays, des milliers d’enfants sont tués à cause de cette histoire de sorcellerie et d’abandons dans les rues, et le peuple doit comprendre que ce ne sont pas des sorciers !
Il faut que l’on se parle entre nous, il faut se comprendre, il faut être unis. C’est seulement une question de compréhension et de communication. Tu vois, quand on réussi comme nous, on nous regarde, parfois les gens s’interrogent et se posent des questions afin de savoir si c’est normal. Ils évoquent tout de suite la sorcellerie ! Moi, mes frères, sorciers ?? Nous en sommes là parce que l’on a travaillé, et parce qu’on a du talent également et que l’on aime faire de la musique, tout simplement. [Énervé.] Je veux vraiment qu’en Afrique, on arrête avec ça !! Ça n’est plus po-ssi-ble !!
Le message est passé…Sans transition, tu as créé avec Zoé la société de production DJLS Production. Quelles sont vos ambitions ?
Je compte produire d’autres artistes, faire des films, et je viens de finir une série de fiction avec Zoé. Ce sont des choses que je voulais absolument faire en duo avec elle.
" (..) Qui est notre père ? Il a été le déclencheur de tout ! "
Saty Djelass
Tu as écrit toutes les bandes originales des projets cinématographiques de Zoé, tu aurais une idée pour le prochain James Bond 007 ?
Oui ! [Rires.] Il faut qu’Adèle m’appelle ! [Rires.] Je vais lui parler de James Bond ! C’est encore elle qui doit chanter sur le générique…
Et pour finir, une question à laquelle tu aurais aimé répondre et que je ne t’ai pas posée ?
Elle est difficile la question que tu me poses ! [Rires.] Je sais…Qui est notre père ? Il a été le déclencheur de tout ! Si on en est là avec mes frères, c’est grâce à lui. Je voudrais insister sur son groupe "Viva la musica" qui fait partie de l’histoire, pas seulement de celle de Kinshasa, mais celle de la RDC toute entiere ! Je peux te dire que notre père est très fier de ce que l’on fait !
Bien, merci Saty Djelass.
Merci à toi.
Pour Humanvibes, la vidéo-dédicace de Saty Djelass
Humanvibes(2020) – La dédicace de Saty Djelass pour Humanvibes – YouTube
Pour Humanvibes, dédicace de Saty Djelass sur son t-shirt DJLS
MB(2020) – Dédicace de Saty Djelass MB(2020) – Dédicace de Saty Djelass
Propos recueillis le 27/08/20
Et pour aller plus loin :
Sur Humanvibes, l'interview du "Tac au Tac" de Saty Djelass
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Le clip "Juste une danse" de Saty Djelass
Saty Djelass(2020) – "Juste une danse" – YouTube
Daphné Belhanda dans son clip "Antigen"
Monkey Tunes(2020) – Daphné Belhanda – "Antigen"
La galerie photos
Saty Djelass – Crédit photo © Fab Majin Photography Saty Djelass – Crédit photo © Fab Majin Photography
Saty & Zoé – Crédit photo © Fab Majin Photography
Saty & Zoé – Crédit photo © Katia Antonoff
Marc / Humanvibes
Publié le 14/09/20