3 questions à… Léa et Andreas, gérants d’un nouveau magasin dans le 5e arrondissement à Paris, au concept inédit : plongez dans l’univers des années 80 avec le retour des cassettes audio ! Après une trentaine d’années de disette, elle refait surface et de belle manière avec un certain nombre d’initiatives bien sympathiques comme le Club K7.
La cassette audio, c’est l’objet dont il va falloir absolument se procurer dorénavant ?
ANDREAS – Absolument avoir non, pas forcément. Nous ne cherchons pas à remodeler le monde tel qu’il est aujourd’hui en faisant revenir la cassette comme matériel d’écoute dominant. Mais nous avons le souhait de faire renaître le souvenir chez certains et faire germer la curiosité chez les plus jeunes. Quelques uns n’ont pas arrêté la cassette, d’autres la découvrent, il était pour nous important de créer un lieu où ces personnalités puissent y trouver leur compte. Aujourd’hui la cassette garde les mêmes avantages qu’à sa conception il y a maintenant 60 ans. Relativement robuste, durable, transportable et la liberté d’enregistrer nous-mêmes… Elle reste un petit objet sympathique et fascinant. Sa matérialité rassure face à un monde hyperconnecté. On peut posséder une copie permanente, la partager et la transmettre sans être dépendant d’un service en ligne payant. Sans être de grands collectionneurs je pense qu’on aime un peu tous « posséder ». Lorsqu’on aime un artiste en particulier on est satisfait de pouvoir avoir ses albums chez nous, comme des petits trophées. (sauf qu’en plus on peut les écouter !) La cassette reste une expérience multisensorielle.

LÉA – Si vous me demandez le nom de l’album ou son illustration d’où est tirée une musique que j’écoute en boucle en ce moment je serais incapable de vous répondre. Alors qu’avec une cassette on connaît même l’ordre des chansons par cœur. Que des marques comme WE ARE REWIND relancent la cassette avec du bon matériel d’écoute permet en plus de donner une vision nouvelle de l’objet. Beaucoup ont un souvenir de la cassette comme quelque chose de mauvais en terme de son mais nous aimons bien à rappeler que dans la grande majorité des cas le problème venait exclusivement du matériel d’écoute soit de mauvaise qualité, soit défectueux.

Votre magasin Club K7 est une vraie caverne d’Ali-Baba. Comment vous procurez-vous vos pépites ?
LÉA – Nous avons beaucoup chiné et nous nous concentrons aujourd’hui sur l’import de lots internationaux Ça doit faire un peu plus de trois ans que nous avons commencé à préparer le stock. Il était important pour nous d’ouvrir le Club K7 avec le plus de références possible.

Quels sont vos albums préférés sur cassette ?
ANDREAS – Beaucoup d’albums nous font remonter de nombreux bons souvenirs d’enfance ou plus récemment des voyages en voiture … ces heures de route sous la canicule, sans climatisation… (oui, oui, aujourd’hui ce sont de bons souvenirs). Chuck Berry, Moon Martin et puis bien sûr Les Clopes que l’on chante systématiquement en famille sur nos trajets, sans oublier Miles Davis pour Ascenseur pour l’échafaud qui a bercé notre fils pendant des nuits entières ! Si vous venez en magasin quand Léa gère la sono, vous allez certainement reconnaître Freddy James, Will Smith ou MC Hammer…
Propos recueillis par Marc Bélouis
Le Club K7, ça se trouve où ?
Google My Maps © Humanvibes (2025)
Au Club K7, on reçoit du beau monde : Dave one du groupe électro funk canadien Chromeo en mars dernier !
Dédicace de Dave one. Oui Dave, le retour du lecteur cassette avec We are rewind est bien devenu une réalité !

Et quand il ne rend pas visite au Club K7, Dave one est parfois sur scène avec Chromeo au CBC Music Live au Danforth Music Hall à Toronto, par exemple.
Moon Martin, chanteur, guitariste et auteur-compositeur américain disparu le 11 mai 2020 à l’âge de 69 ans, était entré avec succès en France au tout début des années 80 avec son tube « Bad News ».
La bande-annonce du film Ascenseur pour l’échafaud (1958) de Louis Malle. La musique de Miles Davies joue un rôle essentiel dans l’atmosphère du film. Avec ses musiciens, le trompettiste improvise en visionnant les images, la bande son a été enregistrée en une seule nuit, du 4 au 5 décembre 1957.
Marc / Humanvibes