Prenez (enfin) soin de votre santé !
Delphine Wephre s'est brillamment reconvertie. © Delphine Wephre
INTERVIEW – La naturopathie tient un rôle important pour le bien-être. Encore faut-il l’utiliser dans de bonnes conditions. Delphine Wephre, naturopathe, nous explique pourquoi s’adresser à un professionnel éducateur de santé est essentiel.
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Quel a été votre parcours ?
DELPHINE WEPHRE – Après 32 années passées dans l’aérien en tant que chef de cabine sur long courrier à Air France, à encadrer mes équipes en assurant le meilleur service aux clients, j’ai quitté la compagnie en octobre 2020. J’ai repris des études à 56 ans, pour me reconvertir dans la naturopathie.
Pourquoi vous êtes-vous intéressée à la naturopathie ?
À la suite du confinement, malgré une activité physique quasi quotidienne, des repas réguliers et des nuits passées dans mon lit, j’ai consulté une naturopathe car j’avais des troubles digestifs. Elle m’a expliqué le pourquoi de mes problèmes, et surtout comment en sortir par une meilleure hygiène de vie et l'ajustement de mon alimentation. Ce fut une révélation pour moi ! Je me suis rendue compte à quel point la manière de se nourrir est cruciale pour rester en bonne santé, et avoir une bonne vitalité.
Cette pratique demande une longue formation. Laquelle avez-vous suivie et que gardez-vous de plus enrichissant ?
J’ai poursuivi un cursus d’un an et demi à l’Institut Supérieur de Naturopathie à Paris (ISUPNAT), agréé par la FENA. On y enseigne la physiologie et l’anatomie, indispensables pour bien comprendre le fonctionnement du corps humain et les techniques de naturopathie. Comme la phytologie, les massages, la réflexologie, la bio-nutrition, la respiration, l’aromatologie… Les cours sont dispensés par des professionnels de santé expérimentés dans leur domaine, qui nous transmettent leur savoir avec passion (biologiste, naturopathe, médecin, masseur…). Un examen et un stage valident ce parcours, la rédaction d’un mémoire obligatoire de 120 pages a complété ma formation. Et je dois dire que l’anatomie à elle seule a été passionante ! Notre corps est une véritable « horlogerie de précision » qu’il est très important de préserver, car tous les systèmes de notre corps ont une interaction les uns avec les autres. La moindre défaillance nécessite des ajustements en chaînes pour préserver cet équilibre. Enfin j’ai découvert le pouvoir des plantes, notamment les huiles essentielles, et j’en utilise tous les jours.
Les huiles essentielles peuvent être diffusées par chaleur douce, ventilation, nébulisation… © Pixabay
Quelles sont les compétences que vous avez développées ?
Le praticien naturopathe doit être avant tout bienveillant, et à l’écoute de son client afin d’établir un bilan de vitalité personnalisé. Celui-ci donnera lieu à des conseils et recommandations en matière d’alimentation, d’activité physique en vue de retrouver l’énergie vitale qui nous anime tous. Il doit aider son client à vaincre ses peurs du changement, et l’accompagner sur la voie du mieux-être. La psychologie a son rôle à jouer aussi, car bon nombre de maladies prennent leur source dans le mental.
Quels sont les principes que vous avez adoptés à vous-même liés à cette discipline douce de soins naturels ?
Je m’efforce de marcher 30 minutes tous les jours, et d’avoir une activité sportive au moins 3 fois par semaine. Il est très important de mobiliser tous les liquides de notre corps afin d’éviter la stagnation des déchets, et de se recharger en éléments vitalogènes au contact de la nature comme le soleil, l'eau, les couleurs, la végétation… La sédentarité est le lit de bien des maladies ! (sourires.)
De plus, je mange des fruits et des légumes de saison, sinon bio du moins en provenance de circuits courts, pour leur apport en vitamines et minéraux. Je ne consomme plus les fruits en fin de repas, ce que l’on on a souvent l’habitude de faire car cela fermente mais plutôt en collation vers 11h ou en guise de goûter. Je mange d’avantage de légumineuses en paquet que je fais tremper au moins une nuit (pois chiche, lentilles, haricots) cela permet d’éviter ballonnements et autre inconfort : c’est une source non négligeable de protéines végétales. Je m’efforce de manger du pain au levain. Exit la baguette de pain blanc ! (rires.) Je réduis mes apports en sucres raffinés et privilégie les produits à indice glycémique bas, pour éviter les baisses d’énergie après repas. Enfin, quand le stress m’envahit, je fais des exercices simples et rapides de respiration comme la cohérence cardiaque pour me relaxer, et retrouver mon calme. Cela fonctionne très bien !
Une salade healthy accompagnée d'un filet d'huile d'olive citronnée : detox assurée ! © Anna Pelzer / Pixabay
Voltaire a écrit à l'Abbé Trublet le 27 avril 1761 : « Je me suis à être un peu gai, parce qu'on m'a dit que cela est bon pour la santé. » L’autosuggestion sera ensuite développée par Émile Coué (1857-1926) pharmacien, et psychotechnicien avec sa fameuse méthode. Qu’en pensez-vous ?
Effectivement cela fait partie des techniques de libération du mental. Pour y parvenir, rien de mieux que la sophrologie, la méditation, les massages bien–être, le yoga et donc bien sûr le positivisme ! (sourires.)
Plantes, élixirs floraux, huiles essentielles ou végétales sont les bases de la naturopathie. Quels sont les conseils, que vous donneriez de manière générale, à ceux touchés par un stress engendré par la crise sanitaire, en plus de l’actualité internationale et économique peu propice à se sentir bien ?
Les Français, c’est connu, sont de gros consommateurs d’antidépresseurs et d’anxiolytiques aux effets délétères sur la santé (dépendance, prise de poids, apathie…). Des tisanes de plantes, certaines huiles essentielles et les fleurs de Bach – par leur action sur la sphère nerveuse et mentale, apportent une aide certaine dans le lâcher prise, la relaxation, une bonne qualité de sommeil sur une personne stressée. J’ajouterais que l’alimentation joue un rôle très important dans la production des neurotransmetteurs que sont : la dopamine, la sérotonine, l’acétylcholine… qui sont essentiels pour nous sortir du lit le matin, et avoir une bonne qualité de sommeil. D’ailleurs, je vous invite à revoir le reportage sur Arte intitulé « Bien alimenter son cerveau en 2020 » qui est tout à fait éclairant sur ce sujet.
À suivre…
Propos recueillis le 17/01/2023
Marc / Humanvibes
Publié le 14/03/2023