Si le Moyen Âge m’était conté…(1/6)

Si le Moyen Âge m’était conté…(1/6)

   Je m’appelle J.C. Barrandon, je ne suis ni historien, ni botaniste. Toutefois, amateur d’histoire médiévale et de jardinage, il fallait bien que ces deux centres d’intérêt se rejoignent. C’est ainsi que, depuis quelques années, je m’intéresse aux rapports que l’homme médiéval entretenait avec les plantes, en particulier avec une collection de plantes et un jardin qui se veut d’inspiration médiévale. Je vais donc évoquer les fonctions principales que les plantes assuraient alors : la nourriture, les soins l’habillage et nous finirons par une évocation des utilisations des végétaux dans le domaine de la magie.

Le Moyen Age s’étend conventionnellement sur une période de 1000 ans entre la chute de l’empire romain, en 476, et la prise de Constantinople par les turcs, en 1453. Deux moments importants pour nous pendant cette longue période : le règne de Charlemagne, autour de l’an 800, avec un texte très important « Le Capitulaire de Villis », ordonnance décrivant comment on doit cultiver les terres du roi qui cite 94 plantes. C’est le plus ancien texte médiéval aussi complet sur le sujet. Le second moment important, ce sont les croisades, aux 12ème et 13ème siècles qui ont permis, en accroissant les contacts avec l’orient, de connaître de nouvelles plantes.

Il y a beaucoup de limites à nos connaissances sur le sujet. Les sources écrites sont partielles : géographiquement, elles concernent essentiellement le nord de la Loire,  peu de textes relatifs au sud. Dans le temps, quasiment rien avant Charlemagne et, les sources ne sont vraiment nombreuses qu’à partir du 12ème siècle. Enfin, elles traitent surtout de la vie dans les châteaux, dans les monastères et des villes à la fin du Moyen Age.

Le second problème, c’est que les plantes cultivées ont beaucoup évolué : l’homme a cherché constamment à en améliorer le goût, la résistance aux maladies et le rendement.

Par exemple, le chou. S’il existe déjà, à la fin du Moyen Age quelques choux pommés, le chou standard de l’époque est non pommé, vivace, on cueille les feuilles au fur et à mesure des besoins. Actuellement, la variété « Chou Daubenton » ressemble assez à ce qu’on pouvait avoir alors.(voir ci-dessous)

Enfin, certains noms de plantes n’ont pas de correspondance actuellement : par exemple, on ne sait pas ce qu’étaient les plantes nommées turbite, costi, lores … il faut attendre Linné, au 18ème siècle, pour avoir la première nomenclature organisée des végétaux. Des limites donc…

Caractéristique essentielle du monde médiéval, l’importance de la religion. Les plantes sont de nature divine, Dieu à créé le jardin d’Eden pour y placer Adam et Eve. Le végétal avant l’humain. Par suite, les parties nobles des plantes, consommées par les puissants, seront celles qui sont le plus près du ciel (fruits et feuilles) on laissera les parties viles, les racines aux manants.

Les croisades ont permis connaître  de nouveaux végétaux comme la rose de Damas, qui aurait été rapportée d’Orient par Thibaud IV, Comte de Champagne. Mais surtout, le monde médiéval, friand de saveurs fortes, à découvert de nouvelles « espices » : cannelle, gingembre, girofle, poivre, graine de paradis …

A suivre…

J.C. Barrandon pour Humanvibes

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