Thébaïde – Couverture / Marylou Bélouis
THEBAÏDE (4/6)
–Thébaïde ? Titre étrange, n’est-ce pas me fit le libraire. Vous avez vu Simon Gepp jeudi dernier à la grande librairie sur France 5 ?
– Euh…non, fis-je. C’était intéressant ?
– Oui…oh. Vous savez les romanciers sont vraiment des types un peu bizarres. Ils sont dans leur monde, le cliché qui les décrit en train de pianoter leur texte sur une ile déserte, ou dans un chalet perdu en montagne est un peu vrai. Après, ils doivent sortir de leur coquille pour assurer le service après-vente. Ils ne sont jamais tout à fait à l’aise, en tout cas Gepp m’a donné cette impression. Depuis son passage j’ai vendu une dizaine de romans, c’est en retrait par rapport à son premier opus. Je vais devoir vous le commander, je l’aurais demain à partir de 16 heures, dit-il en réajustant ses lunettes sur le nez.
– Très bien, ça ira.
Le lendemain vendredi, j’avais le livre entre les mains. 277 pages. Cela me faisait bizarre d’imaginer qu'Alice avait le même bouquin entre ses mains. Restait-t-il dans son sac à main ? Le lisait-elle à la maison dans son lit ? Je me perdais en conjoncture. C’est à cet instant que je me rendis compte que je n’avais pas beaucoup de temps pour que le livre me serve de prétexte à une rencontre. Si elle était une dévoreuse de romans, mon plan était fichu. Je me mis à sourire. Je parle de plan. Je me prends pour Tom Cruise dans Mission Impossible ? "Je n’ai pas dit mission difficile monsieur Hunt, j’ai dit mission impossible." Qui plus est si elle n’est pas seule. En tout cas imaginer lui parler accaparait tout mon esprit. J'ouvris le roman, en feuilletais les pages distraitement sans trop rentrer dans les détails.
Page 5
Balthazar entra dans le magasin Mario Dessuti en ayant une idée bien précise en tête. Il souhaitait un costume bleu qu’un de ses amis lui avait recommandé. Mais à sa grande déception, il n’y avait plus sa taille. Finalement il fit le tour des costumes et en repéra un couleur marron glacé. Il demanda sa taille au vendeur, qui lui confirma que c’était là un bon choix.
– Mario Dessuti, ça me dit quelque chose… Je me le note, et j’irai faire un tour en boutique.
Page 18
– Sia ? Pas de réponse. Sia ? tu sais où sont les clés de la voiture ?
– A leur place, comme d’habitude, en haussant la voix.
– Baltazar soupira. Ah oui, à leur place mais avec ton sac à main dessus, dit-il en s’approchant de Sia. Il déposa un baiser délicat sur son bout du nez.
– Sia éclata de rire. Fais pas ton dur ! Ils s’embrassèrent…
Page 20
…Il sauta dans la décapotable, une Mazda MX-5 rouge, appuya sur le bouton start et le moteur se mit à vrombir. Il aimait rouler sur les routes sinueuses, qui dévoilait presque à chaque virage des vues splendides sur les montagnes environnantes…
– Bon, je connais bien un concessionnaire Mazda, mais là je passe mon tour…
Page 152
…Tu sais bien que je déteste les insectes ! Vas-y, débarrasse-moi de cette sale bête ! La bestiole avançait sur les vitres de façon désordonnée. Sia se trémoussait sur son siège comme un asticot en poussant des cris d’orfraies. Balthazar pas forcément spécialiste de la chasse aux insectes prit son courage à 2 mains. Il prit une feuille de papier, poussa le Coléoptère dans sa canette de coca vide.
– C’est pas beau ça !
Sia applaudissait des 2 mains. Les voisins s’amusèrent de la situation.
– Au prochain arrêt, je descends vider la canette.
– J’espère qu’un défenseur des animaux n’est pas parmi les passagers, autrement tu vas déguster !
Balthazar jeta un œil dans le fond de la canette, et s’adressa à l’insecte.
– A propos de dégustation, profites en bien mon vieux, c’est du Coca zéro, ça ne te fera pas de mal !
Calmée, Sia regardait par la fenêtre le paysage défilé. La décision qu’ils avaient prise conjointement n’était peut-être pas la meilleure, mais au moins ils étaient solidaires. Comme le train, ils avançaient sur des rails, et plus rien ne pourra arrêter la suite des évènements…
A suivre…
Marc / Humanvibes
« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite. »